Dividendes pour le ventre et l’esprit

Hermann Struchen a assisté à environ 700 assemblées générales (AG) de sociétés anonymes suisses au cours des 50 dernières années. Rien qu’en 2016, il a participé précisément à 21 d’entre elles. «Autrefois, il m’arrivait d’en faire deux par jour, raconte ce retraité zurichois de 86 ans. Assister aux AG, c’est mon passe-temps. Cela me permet de sillonner la Suisse.»

Au micro des AG

Que ce soit chez Nestlé au bord du lac Léman, chez Georg Fischer à Schaffhouse ou chez Rieter à Winterthour, cet ancien commercial est connu partout. Car il n’hésite pas à s’emparer du micro pour dire leur fait aux membres des conseils d’administration. Souvent à propos des dividendes. Pour Hermann Struchen, cela inclut également un bon repas, un programme cadre attrayant et un sac rempli de cadeaux.

Car les dividendes ne sont pas toujours payés uniquement sous forme d’argent. Certaines entreprises versent encore des dividendes en nature. On se rappelle la valise de quatre kilos de chocolat offerte par Lindt & Sprüngli. Certes, il faut mettre la main au portefeuille pour en profiter, puisqu’une action du groupe de Kilchberg coûte environ 60 000 francs. Les gratifications du groupe Swatch (env. 320 francs) sont également prisées. En effet, en plus des dividendes (7 fr. 50), chaque actionnaire reçoit une montre Swatch d’une valeur de 100 francs environ. La brasserie Falken sert d’abord une salade de museau de bœuf à gogo et de la bière. Viennent ensuite de la charcuterie et du fromage et, vers minuit, des saucisses chaudes et un six pack de bière pour la route. Ce type de prime est également populaire auprès des remontées mécaniques ou des institutions à l’image du zoo de Zurich.

Mix marketing

«Les dividendes en nature ne doivent pas motiver un investissement», explique Stefan R. Meyer, analyste chez UBS. Ils ne jouent bien sûr aucun rôle auprès des grands actionnaires tels que les fonds ou les caisses de pension. Mais pour les petits actionnaires, une politique de dividendes diversifiée constitue une réelle plus-value. «L’assemblée générale classique est un outil marketing précieux. Cet événement permet de mobiliser les actionnaires intéressés par l’évolution d’une entreprise à long terme», précise Stefan Meyer. Autrefois, les actions associées à des dividendes en nature attrayants étaient encore plus répandues qu’aujourd’hui.

Moins de vin

Hermann Struchen regrette que les AG aient perdu en importance. Il arrive qu’on soit remercié à la sortie avec un sac renfermant un jus de fruits et un sandwich. Recevoir du vin ne va plus de soi. «Cela me chagrine que Novartis n’offre plus l’apéritif. Je ne me suis pas gêné pour le dire au micro lors de l’AG», se souvient Hermann Struchen. À l’AG d’EMS-Chemie, les choses n’ont pas changé. «Cela reste une grande fête.» De même, l’AG de Georg Fischer à Schaffhouse a toujours ses faveurs. Le séjour près des chutes du Rhin vaut le détour, ne serait-ce qu’en raison «du jambon chaud à l’os et de la légendaire tarte aux fraises». Et avant de repartir, tous les actionnaires se voient remettre un sac garni de «délicieuses spécialités de Schaffhouse».

La règle des œufs

Les dividendes en nature ont un certain charme. Mais la règle d’or reste de «ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier». En investissant sur différents marchés, secteurs et pays, on réduit les risques. Un fonds stratégique UBS constitue une base solide pour un portefeuille.

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