Ian McIntosh
Head of Active Equities

La volatilité accrue des marchés actions pendant la crise actuelle de la COVID-19 témoigne de l’incertitude considérable et de la crainte suscitée chez les investisseurs. Cet environnement crée des opportunités certaines, mais la diligence et le respect d’un processus d’investissement bien précis sont essentiels. Sur ce marché, rien ne peut remplacer un jugement et une expérience qu’on acquiert uniquement avec le temps.

Principaux enseignements du webinaire

  • Le repli des marchés actions au premier trimestre a été l’un des plus rapides de l’histoire et s’est traduit par des écarts de prix importants entre les différentes valeurs et entre les différents secteurs. Cela crée des opportunités d’investissement pour les investisseurs attentifs.
  • Bien que l’incertitude demeure élevée, la reprise post-pandémie semble se dessiner. Si l’économie est en mesure de redémarrer progressivement dans les deux prochains mois, nous devrions assister à une reprise plus rapide. Les marchés ont entamé leur redressement après avoir atteint des niveaux particulièrement bas et les actions devraient continuer à générer des performances solides à long terme.
  • Nous pensons que bien des secteurs d’activité qui se trouvent à l’« épicentre » de la récession seront les plus lents à repartir à la hausse. La reprise des services aux consommateurs devrait ainsi prendre plus de temps pour se relancer.
  • Les mesures de distanciation sociale mises en place pour ralentir la propagation du coronavirus ont accéléré certaines tendances préexistantes, ce qui créera des gagnants et des perdants.
  • Les entreprises spécialisées dans les paiements dématérialisés, les achats en ligne et le travail virtuel ou à distance devraient tirer leur épingle du jeu pendant la reprise, tandis que les grands magasins et les activités liées aux voyages auront plus de difficultés.

Ian McIntosh, Responsable de la gestion active actions

Le repli des marchés actions au premier trimestre a véritablement marqué les esprits puisqu’il a été l’un des plus rapides de l’histoire. Aux États-Unis, cela s’est traduit par un écart de performance de 20 % entre les petites et les grandes capitalisations.

Cela peut par exemple s’expliquer par le fait que les petites capitalisations ont tendance à avoir un effet de levier bien plus important, et encore plus aux États-Unis qu’en Europe.

La dispersion des valorisations entre le quintile le plus bas du marché et le plus haut est plus importante que lors de la bulle technologique de 2000 ou de la crise financière de 2008-2009.

La vitesse à laquelle les spreads de valorisation ont augmenté le mois dernier a été remarquable. Cela souligne les difficultés auxquelles sont actuellement confrontés les investisseurs axés sur les actions sous-évaluées, ainsi que les opportunités à l’avenir.

La différence de valorisation entre les actions à petite et à grande capitalisation aux États-Unis entre le 1er janvier 1980 et le 1er avril 2020

Notre scénario de base

La sortie de la crise actuelle se déroule en trois phases. La phase 1, celle dans laquelle nous sommes actuellement, est un ralentissement de la propagation de la COVID-19. La phase 2 est la réouverture progressive de l’économie et l’assouplissement des contrôles. La dernière phase consiste à assouplir totalement les contrôles, une fois qu’un vaccin sera disponible.

Notre scénario de base à ce stade est celui d’une réouverture progressive de l’économie américaine au cours des 2 prochains mois. Les actions ont généré des performances positives à long terme sur l’ensemble des périodes glissantes de dix ans, et les revers ont fourni de bons points d’entrée, ce qui selon nous est le cas ici.

Le consensus à long terme est haussier pour les marchés actions. Ne jamais parier sur la chute des marchés actions sur le long terme.

Maximilian Anderl, Responsable de l’alpha des portefeuilles actions concentrés

L’« épicentre » de cette crise est le secteur des services, historiquement plus stable, mais qui se trouve fortement affecté par les mesures de distanciation sociale.

Les dirigeants de petites entreprises et les indépendants, comme les dentistes, les avocats, les cafés et les restaurants par exemple, sont les plus touchés. Mais s’il y a bien un aspect positif dans cette crise, c’est le soutien des banques centrales, qui est intervenu très tôt par rapport à la crise financière de 2008-2009 et représente environ 3 % du PIB mondial, principalement à destination des petites entreprises.

L’augmentation des prêts commerciaux est un exemple de ce soutien extraordinaire parmi tant d’autres. Nous pensons que cette fois-ci, nous ne serons pas confrontés aux mêmes conséquences systémiques que lors de la crise financière.

Où investir pour la reprise ?

Nous avons déjà un exemple de reprise possible, car elle est déjà en cours en Chine.

Dans le pays, l’activité économique, qui s’essouffle généralement durant le Nouvel An chinois, rebondit le plus souvent juste après les fêtes.

La chute de l’activité pour le Nouvel An a été considérablement prolongée cette année en raison de la pandémie, mais à mesure que la Chine a repris le dessus sur le virus, l’économie a retrouvé toute sa vitalité, avec environ 80 % des secteurs qui ont connu une reprise relativement rapide. Les 20 % restants auront besoin de temps.

Certains signes laissent penser que la crise a accéléré les tendances préexistantes, ce qui a des conséquences pour les investisseurs.

Les flux allant des services hors ligne vers les services en ligne, les achats et les paiements dématérialisés sont en plein essor, de nombreuses personnes n’ayant pas eu d’autres choix que de se tourner vers les fournisseurs numériques pendant la pandémie. Le succès du télétravail pourrait ralentir la reprise des secteurs liés aux voyages.

Pour les investisseurs qui ont une performance absolue, les biens de consommation de première nécessité et la santé, des secteurs moins exposés au risque, offriront des rendements et nous pensons que ces entreprises enregistreront des performances supérieures à celles des liquidités et des obligations. Du côté de la prise de risque, dont l’objectif est de surperformer les indices de référence, nous jugeons dignes d’intérêt les valeurs cycliques de qualité qui ont été durement touchées, des équipements pour semi-conducteurs aux éditeurs de logiciels, en passant par les opérateurs de services cloud ou encore les équipements médicaux.

Nous pensons également que des opportunités existeront dans les valeurs, mais préférons les entreprises axées sur les opérations au détriment des entreprises à fort endettement financier, en d’autres termes les entreprises cycliques qui présentent un bilan solide ou qui sont très stables. De nouvelles facettes de la durabilité, en termes d’autonomie durable, de médicaments, de masques, etc. vont prendre de l’importance à l’avenir.

 

Peter J. Bye, Gérant de portefeuille/Analyste d’investissement senior

Cette crise et cette reprise sont protéiformes, et nous devons comprendre sous quelle forme chacune d’elles peut se manifester. Les investisseurs peuvent tirer des leçons précieuses du fameux commentaire de l’ancien secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld sur la manière dont son équipe a appréhendé le renseignement, « Il y a le connu connu. Il y a les choses que nous savons que nous savons ; nous savons aussi qu’il y a l’inconnu connu, c’est-à-dire que nous savons qu’il y a des choses que nous ne savons pas ; mais il y a aussi l’inconnu inconnu - les choses que nous ne savons pas que nous ne savons pas. »

En période d’incertitude, pensez toujours à surveiller votre processus. Qu’est-ce qu’un bon rendement ? Qu’est-ce qu’un modèle défendable ? Qu’est-ce qui est durable ? Qu’est-ce qui est remplaçable et qu’est-ce qui est essentiel ? C’est le genre de sujets sur lesquels nous nous penchons.

Comment aborde-t-on la crise actuelle ?

Nous adoptons une approche similaire à celle qui a été la nôtre face à chaque crise de marché. Notre première mission consiste à quantifier ce qui est « connu » et ce qui est « inconnu », à l’aide de diverses données s’ajoutant aux données financières.

Par exemple, les données en temps réel allant du trafic Internet aux transactions par carte de crédit de notre équipe Données quantitatives et Science des données nous ont permis de mieux comprendre ce qui évolue et de déterminer quelles évolutions sont éphémères et lesquelles sont là pour durer.

Nous considérons le télétravail, le commerce électronique et la télémédecine comme des changements durables, déjà en cours, mais qui s’accélèrent sous l’impulsion de la crise. Cela nous aide à développer tout l’éventail d’opportunités, tout en restant attentifs à bien respecter notre processus d’investissement principal.

Éviter l’épicentre de la crise

Parmi ce qui est « connu », on trouve les enseignements que nous avons tirés des crises précédentes. L’une de ces grandes leçons est d’éviter l’« épicentre » de la crise. Après l’éclatement de la bulle technologique de 2000, il aura fallu 15 ans pour que les valeurs technologiques retrouvent les sommets atteints en 2000.

Toutefois, dans ce segment, les valeurs de croissance de qualité ont été beaucoup plus rapides à se redresser. Nous avons ainsi observé le même schéma avec les valeurs financières, qui étaient à l’épicentre de la crise financière de 2008-2009. Les ETF financiers n’ont retrouvé leur niveau d’avant la crise que l’année dernière, mais même dans le secteur financier, certains se sont mieux comportés que d’autres.

Lors de cette crise, le segment de la consommation a été le plus exposé et semble être l’épicentre, même si celui-ci pourrait se déplacer vers le secteur financier et certains industriels, en fonction de la durée de la crise. Une fois encore, nous pensons que certaines zones de cet épicentre connaîtront une reprise plus rapide que d’autres.

La façon dont les économies se remettent des crises financières : reprise en forme de U, en W et en V

Dans ce monde post-COVID-19, quatre thèmes ont nos faveurs :

  • Transformation numérique. Il s’agissait d’une priorité absolue des entreprises avant la crise, qui sera d’autant plus au premier plan de leurs préoccupations. Cela inclut l’infrastructure cloud et le commerce électronique.
  • Santé. Cela inclut les biotechnologies, les technologies médicales et la recherche en laboratoire. Les interventions médicales dites « non urgentes » comme la chirurgie esthétique reprendront et nous décelons des opportunités dans les technologies médicales survendues.
  • Consommation. En tant qu’épicentre de la crise, les acteurs marginaux subiront un contrecoup majeur, mais des PI fortes et une marque forte devraient permettre à certaines entreprises « réputées » de prospérer.
  • Fintech. Entreprises liées à la numérisation de l’argent. Par exemple, nous voyons des opportunités dans les acquéreurs et les tranchées des systèmes de paiement.

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