Zurich, 16 novembre 2023 – Dans son étude Year Ahead 2024, le Chief Investment Office (CIO) primé d’UBS Global Wealth Management (GWM) évoque ce qui attend les investisseurs à l’aube de ce qui est voué à être « un nouveau monde ». Selon l’étude, ce nouveau monde – caractérisé par l’incertitude économique et par l’instabilité géopolitique, mais aussi par un profond bouleversement technologique – suscite trois grandes conclusions pour l’année à venir.

Premièrement, la vigueur de l’économie américaine en 2023 est susceptible de céder le pas, en 20024, à une croissance plus faible, mais néanmoins encore positive. De son côté, la croissance européenne devrait rester atone. La Chine est, quant à elle, appelée à connaître une « nouvelle normalité », marquée par une croissance plus faible qui pourrait toutefois être de meilleure qualité. Deuxièmement, les banques centrales devraient entamer leur cycle de baisse des taux l’an prochain. Et, troisièmement, les enjeux politiques exerceront une forte influence en 2024, avec les élections américaines à venir, mais aussi du fait des tensions géopolitiques et des guerres qui devraient se poursuivre.

Dans cette optique, l’étude pour l’année à venir formule les recommandations suivantes :

  • Gérer les liquidités. Compte tenu de la baisse attendue des taux d’intérêt en 2024, les investisseurs devraient envisager de limiter leur position globale en liquidités et saisir l’occasion d’optimiser le rendement au moyen de dépôts à terme, de l’échelonnement des échéances obligataires et de solutions structurées.
  • Privilégier la qualité. Les obligations de qualité devraient procurer à la fois un rendement et une appréciation du capital, tandis que les actions d’entreprises bénéficiant d’un bilan stable et de marges bénéficiaires durables devraient être les mieux placées pour générer des profits, malgré le ralentissement de la croissance économique.
  • Exploiter les fluctuations limitées des devises et des matières premières. Sachant que le dollar devrait rester bien soutenu aux alentours des niveaux actuels et que les cours du pétrole devraient évoluer dans une fourchette de 90 à 100 dollars le baril, les stratégies de génération de rendement ou celles qui permettent aux investisseurs d’acheter des devises systématiquement à un prix inférieur aux niveaux actuels, offrent des opportunités.
  • Couvrir les risques de marché. Compte tenu des incertitudes géopolitiques, les investisseurs doivent se préparer à affronter la volatilité qui s’annonce. Outre la diversification, ils peuvent également protéger leurs portefeuilles contre les risques particuliers au moyen de stratégies de préservation du capital, via des produits alternatifs ou des positions dans le pétrole et dans l’or.
  • Diversifier les portefeuilles via des stratégies de crédit alternatives. Le contexte de baisse des taux d’intérêt, ainsi que de forte volatilité des prix et des spreads causé par un endettement élevé à l’échelle mondiale est propice à certaines stratégies de crédit telles que l’arbitrage de crédit et la dette en souffrance.

Mark Haefele, Chief Investment Officer d’UBS GWM, déclare : « 2024 devrait marquer l’avènement d’un nouveau monde. Bien qu’il soit compréhensible de ressentir une certaine appréhension à l’idée d’affronter de nouveaux défis, des années d’adversité renforcent trois aspects en ce qui concerne l’investissement : la valeur de la diversification globale, la vertu qu’est la patience et, surtout, la résilience de l’humanité. »

Les scénarios pour l’année à venir

Scénario de référence : atterrissage plus ou moins en douceur

  • 0 %

    S&P 500: 4,700 | US 10-year: 3.5% | EURUSD: 1.12

Les actions et les obligations enregistrent toutes deux des performances positives en 2024. Le ralentissement de la croissance économique américaine, le reflux de l’inflation et le recul des anticipations concernant les taux d’intérêt entraînent une baisse des rendements, soutenant les valorisations des obligations et des actions, tandis que l’absence de récession prononcée aux Etats-Unis suffit pour permettre aux bénéfices des entreprises de poursuivre leur progression.

Scénario baissier : atterrissage brutal

  • 0 %

    S&P 500: 3,500 | US 10-year: 2.75% | EURUSD: 1.00

Les actions sont susceptibles d’enregistrer des performances négatives et les obligations des performances positives. Un net ralentissement de la croissance – qui pourrait découler de l’effet cumulé du relèvement des taux d’intérêt mis en œuvre jusqu’à présent – provoque une récession modérée, voire prononcée. La faible confiance des investisseurs et la forte détérioration des prévisions de bénéfices se traduisent par une baisse des actions. Les obligations se distinguent alors que les anticipations concernant les taux d’intérêt s’effondrent et que les investisseurs cherchent des refuges.

Scénario haussier : décollage

  • 0 %

    S&P 500: 5,100 | US 10-year: 5% | EURUSD: 1.18

Les actions dégagent des performances positives et les obligations des performances neutres. La vigueur de la croissance économique dope la progression des bénéfices des entreprises, la confiance des investisseurs et, au final, les cours des actions. En revanche, la résilience de la croissance et la vigueur persistante de l’inflation font que les rendements restent élevés, voire connaissent une nouvelle hausse, amenant les obligations à enregistrer des performances neutres.

Scénario baissier alternatif : cerbères obligataires

  • 0 %

    S&P 500: 3,800 | US 10-year: 6% | EURUSD: 1.22

Les actions tout comme les obligations devraient souffrir. Les rendements obligataires continuent de grimper, potentiellement sous l’effet des craintes de déficits budgétaires excessifs, de la hausse des prix de l’énergie et d’une période prolongée d’inflation supérieure au niveau cible. La hausse des rendements obligataires pèse également sur les actions, la hausse des taux d’intérêt exerçant une pression baissière sur les justes valorisations estimées et certains investisseurs se détournant des actions en faveur des obligations.

Les « cinq D » à surveiller dans la décennie à venir

Les retombées économiques de la pandémie ont été de large portée et souvent inattendues. La combinaison économique inhabituelle composée d’une inflation durablement élevée et d’un niveau des taux d’intérêt inédit depuis plus de quinze ans, mais d’un taux de chômage étonnamment bas et d’une croissance vigoureuse, soulève la question de savoir si le « nouveau monde » s’accompagnera également d’un nouveau régime macroéconomique. La réponse à cette question dépendra de l’évolution des « cinq D » : démondialisation, démographie, digitalisation, décarbonation et dette.

Selon l’étude, un certain nombre d’opportunités d’investissement devraient permettre de saisir de la valeur et de la croissance au cours de la décennie à venir :

  • Identifier les entreprises les plus disruptives. Certaines des meilleures performances boursières de la décennie à venir devraient concerner les entreprises à même d’exploiter les nouvelles technologies pour développer leurs marchés, pour déloger les acteurs historiques ou pour réduire les coûts. Parvenir à identifier ces entreprises les plus disruptives est essentiel pour accroître le potentiel des portefeuilles sur le long terme.
  • Capter la croissance des marchés privés. Les gestionnaires axés sur les marchés privés devraient être bien placés pour apporter, au travers de placements en actions et en dette, les capitaux nécessaires pour soutenir des thèmes de croissance tels que la transition vers la neutralité carbone, la santé, les infrastructures, ainsi que l’IA et la digitalisation. Cette classe d’actifs offre ainsi aux investisseurs des possibilités attrayantes d’obtenir une exposition différenciée à des opportunités de long terme en échange d’une moindre liquidité.

Les scénarios pour la prochaine décennie

Les années folles

Inflation modérée, forte croissance

Les moteurs pourraient inclure les montants élevés d’investissement liés à la digitalisation (IA), à la décarbonation et à la défense. Ce scénario anticipe une forte croissance des bénéfices et une bonne performance des actions, mais une performance initialement plus terne des obligations, alors que les investisseurs intègrent la perspective du maintien de taux d’intérêt élevés pour une période prolongée.

Le meilleur des mondes

Faible inflation, forte croissance

Parmi les moteurs potentiels de ce scénario, on peut citer le rôle prépondérant de l'intelligence artificielle ou un retour à la mondialisation. Ce scénario serait probablement favorable à la fois aux actions et aux obligations. On s'attend à ce qu'une solide croissance des bénéfices soutienne les actions et à ce que des taux d'intérêt plus bas soutiennent les obligations.

Retour d’une stagnation durable

Faible inflation, faible croissance

Les moteurs potentiels incluent le vieillissement de la population ou le risque que l’IA et les énergies renouvelables ne tiennent pas leurs promesses. Ce scénario devrait, dans un premier temps, être positif pour les obligations, les autorités ayant recours à la répression financière pour gérer le poids grandissant de la dette. Les multiples des actions pourraient être soutenus par les mesures de relance des banques centrales, mais les entreprises pourraient également peiner à enregistrer une croissance de leurs bénéfices.

Stagflation

Forte inflation, faible croissance

Les moteurs de cette tendance pourraient être la démondialisation, les tensions géopolitiques et le changement climatique. Dans ce scénario, les obligations tout comme les actions devraient souffrir (au moins en termes réels), la remontée des anticipations concernant les taux d’intérêt et les obstacles à la croissance réelle des bénéfices pesant sur les performances. La performance nominale des actions pourrait toutefois rester positive.

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