Femmes et prévoyance: les défis
Image: UBS

Des efforts légaux ciblés et un changement culturel ont amélioré la situation économique des femmes en Suisse ces dernières années. Pourtant, certaines différences entre hommes et femmes, du moins statistiques, restent tenaces. Les répercussions sur la situation financière, notamment à la retraite, sont considérables.

La loi ne favorise les femmes qu’en apparence.

De prime abord, une analyse objective des données de prévoyance indique que les femmes sont avantagées. Ainsi, jusqu’à fin 2023 les femmes bénéficient d’un âge de la retraite plus bas, de cotisations AVS plus faibles, de prestations AVS plus élevées ainsi que d’un taux de conversion identique dans le 2e pilier. Bien que les femmes prennent leur retraite plus tôt que les hommes, elles ont une espérance de vie plus longue.

Pourtant, à la retraite, les femmes se retrouvent systématiquement avec des rentes plus faibles et, en moyenne, un niveau de vie inférieur à celui des hommes. Cela semble être dû aux structures sociales ainsi qu’aux décisions et aux trajectoires personnelles, indépendamment du système de prévoyance. Les salaires des femmes sont toujours plus faibles que ceux des hommes, même si l’écart s’est resserré ces dernières années. Les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes et prennent aussi une pause familiale qui, en raison de frais de garde exorbitants, dure plus longtemps que prévu. En outre, cette perte de gains survient le plus souvent à un âge crucial dans l’évolution de la carrière. En plus de cotisations inférieures auprès le 1er et le 2e pilier, le potentiel d’épargne privée s’avère réduit, ce qui est encore renforcé par l’effet des taux composés au cours des décennies. Les femmes tendent aussi à investir de manière plus conservatrice ce qui se caractérise généralement par de plus faibles attentes de rendement.

Notre mode de vie influence notre situation à la retraite.

Le changement social des dernières décennies a offert aux femmes de nouvelles opportunités. Mais toute décision concernant la formation et l’emploi, la formation continue, le temps plein/partiel, les pauses maternité ou une activité indépendante influence aussi la situation de prévoyance. En plus du mariage traditionnel, de nombreux autres modèles familiaux existent et les décisions qui relèvent de la sphère privée ont un impact fort. Lorsque l’on décide de se marier, les aspects juridiques et spécifiques à la prévoyance, pourtant si importants, ne sont souvent pas déterminants. Mais, en cas de séparation ou de décès du partenaire, les conséquences sont notables pour le conjoint versant moins de cotisations et gagnant moins bien sa vie (bien souvent la femme).

Une situation influencée par le mode de vie

Des solutions sociopolitiques sont nécessaires

A priori, quasi chaque situation de prévoyance peut être améliorée. Presque toute décision concernant la vie de famille ou professionnelle a un impact sur la rente future. La conséquence sur la situation de prévoyance devrait pourtant être prise en compte lors d’importantes décisions financières.

D’autres facteurs étatiques et sociaux, spécialement orientés vers les femmes, peuvent contribuer à un montant de rentes globalement plus stable. Il s’agit de consolider le système des trois piliers et plus particulièrement d’augmenter l’attractivité du 3e pilier. L’État pourrait décider, par exemple, de permettre aux personnes sans emploi d’effectuer des versements au pilier 3a et de bonifier les économies fiscales correspondantes du conjoint actif ou de les allouer à de futures obligations fiscales. Au niveau social, des modèles de travail et de garde d’enfants clairs et flexibles aideraient à améliorer la situation des femmes.

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