Pierre Dufour, 61 ans, a été agréablement surpris. Son épouse et lui avaient pris rendez-vous à la banque uniquement pour parler de la nouvelle hypothèque de leur appartement. Au cours de l’entretien, ce chef de projet en logistique en est néanmoins venu à envisager une décision imprévue concernant sa retraite prochaine.

A 64 ans, Solène est retraitée depuis peu, tandis que Pierre devrait encore travailler quelques années. Le couple rêve depuis toujours de parcourir le monde. Mais Solène ne partirait jamais toute seule. Dans son for intérieur, Pierre aimerait bien adapter sa situation au nouveau rythme de vie de son épouse. Mais qui sait ce qui se passera dans quelques années? Ne pourraient-ils pas décrocher plus tôt ensemble? Et alors, avec quelles conséquences financières?

Actuellement, Pierre perçoit un salaire brut annuel de 130 000 francs. Il possède en outre deux polices d’assurance 3A avec une échéance en 2022 d’une valeur totale de 100 000 francs ainsi qu’un compte de 3e pilier A doté de 47 000 francs. Solène touche déjà deux rentes (sa caisse de pension et l’AVS).

Ils sont depuis peu propriétaires d’un appartement d’une valeur de 1,1 million de francs, grevé d’une hypothèque de 600 000 francs. Solène et Pierre étaient fiers de ne pas avoir contracté une trop lourde hypothèque pour leurs vieux jours. Ils parviennent encore à épargner environ 20 000 francs chaque année.

Des motivations différentes

«Comme dans le cas du couple Dufour, la différence d’âge peut constituer un motif de retraite anticipée », explique Christophe Sierro, expert en prévoyance au sein du Global Wealth Management d’UBS.

Le besoin d’avoir plus de temps à consacrer à ses petits-enfants, l’envie de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle ou la frustration au travail sont d’autres raisons possibles. «Au vu des bouleversements économiques actuels, il vaut la peine, pour les salariés, d’envisager aussi d’être forcé à prendre sa retraite et de s’y préparer en conséquence», conseille Christophe Sierro.

Mais qui dit retraite anticipée dit également prestations réduites. Chaque année avant l’âge requis réduit la rente de 8% en moyenne. Dans le cas de Pierre Dufour, une retraite à 65 ans correspondrait à un avoir de vieillesse de 523 000 francs ou à une rente annuelle de 33 000 francs. Un départ anticipé à 63 ans réduirait le capital dans sa caisse de pension à 460 000 francs ou sa rente à 28 000 francs.

«D’expérience, on sait que les dernières années de versement à la caisse de pension sont généralement les plus importantes et les plus rémunératrices. La question est donc de savoir si l’on peut se permettre de faire l’impasse sur ces années», commente Christophe Sierro. Qui souhaite prendre une retraite anticipée doit bien faire son calcul et être prêt à troquer un revenu plus élevé contre le luxe de ne plus travailler. Les départs à la retraite anticipés se font généralement un à deux ans avant l’échéance normalement prévue.

Pour le couple Dufour, le calcul s’est avéré au départ ne pas être viable. En dépit de leur capacité d’épargne, de leurs placements de 130 000 francs, de leurs 250 000 francs de liquidités et d’un budget annuel relativement économe pour leur vieillesse (85 000 francs), une retraite anticipée aurait creusé un trou trop important dans la caisse.

La voie royale de la retraite partielle

Quelle serait la solution? «La meilleure option serait la retraite partielle », résume Christophe Sierro. Celle-ci assurerait au couple suffisamment de revenus à l’automne de la vie. Mieux: il lui serait toujours possible de toucher la rente AVS maximale et il paierait moins d’impôts grâce aux retraits échelonnés de ses 3es piliers. De plus, les dépenses courantes du couple seraient couvertes par le salaire à temps partiel de Pierre ainsi que par la rente AVS et la pension de Solène.

La réduction du temps de travail, à 50 % par exemple, constitue une variante souvent oubliée de la retraite anticipée. En fonction du règlement de la caisse de pension, il peut même être possible de maintenir les prestations de prévoyance de l’employeur au niveau antérieur. De cette manière, l’avoir ou la rente de retraite de Pierre baisserait moins qu’en cas de retraite anticipée.

Pierre veut maintenant en discuter avec son employeur et examiner avec lui les possibilités concrètes d’une retraite partielle. Mais une chose est sûre à ses yeux: passer plus de temps avec Solène, plus tôt que prévu, sans pour autant être limité financièrement, serait vraiment la cerise sur le gâteau. En plus de voyager, il en profiterait aussi pour aller plus souvent gravir des cols avec sa moto. Pierre et Solène auraient non seulement assuré leurs vieux jours, mais ils pourraient également s’offrir une petite folie de temps à autre.

Les questions à se poser

Toute personne qui est sur le point de choisir entre une retraite anticipée ou partielle, ou une réduction du temps de travail devrait commencer par répondre aux questions suivantes:

  • Que pense le conjoint/ partenaire de ces projets et de ces perspectives?
  • Quelles sont les conséquences pour la famille? Les revenus sont-ils suffisants?
  • Quand la caisse de pension permet-elle de prendre sa retraite au plus tôt?
  • Le règlement de la caisse de pension prévoit-il une retraite partielle ou une réduction du temps de travail comme alternative? Et quelles en sont les conséquences financières?
  • En cas de retraite partielle, les rachats dans la caisse de pension sont-ils appropriés afin d’augmenter la rente?
  • La rente suite à une retraite anticipée constitue-t-elle une option viable? Qu’en est-il d’un retrait anticipé des piliers 3A?

Planification prévoyance

Un départ à la retraite soulève de nombreuses questions financières. Trois éléments sont particulièrement importants:

  1. Clarifier la situation financière liée à la prévoyance et les souhaits pour la retraite.
  2. Elaborer un plan pour optimiser le capital de prévoyance, par exemple par le rachat dans la caisse de pension, l’échelonnement et le choix entre une rente ou un capital.
  3. Prévoir une stratégie d’investissement individuelle pour les capitaux de prévoyance qui vont être perçus.

Une mise en oeuvre cohérente et un réexamen régulier sont également décisifs. Il est ainsi possible de s’adapter à l’évolution de la situation de vie. La planification de la prévoyance d’UBS vous soutient dans ce processus avec une expérience et des compétences avérées.

Cet article a été rédigé par NZZ Content Solutions pour le compte d'UBS.