Zurich, 12 juillet 2018 – Pour l'année en cours, les économistes d'UBS tablent sur une croissance économique de 2,4%. Le principal argument justifiant cet optimisme est la nette dépréciation du franc suisse face à l'euro durant les derniers trimestres. La deuxième raison est la bonne conjoncture mondiale. Au second semestre, l'économie suisse devrait donc maintenir son dynamisme, ce qui profitera principalement aux exportations et aux investissements en équipements.

Pour l'année en cours, les économistes d'UBS s’attend à un taux d'inflation de 0,8% et de 0,9% en 2019. Durant les prochains trimestres, la situation géopolitique fragile au Proche-Orient devrait maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé et donc, ajoutée à la faiblesse du franc, stimuler l'inflation en Suisse.

Après près de dix ans de surévaluation du franc suisse, les économistes d'UBS s'attendent à ce qu'il retourne à un cours plus juste. Cependant, la compétitivité internationale diffère entre les secteurs d'activité et donc aussi la valeur qui peut être considérée comme le juste taux de change du franc. Si ce dernier est équitablement évalué pour l’économie exportatrice compétitive, il reste nettement surévalué pour certains secteurs de l'économie intérieure, notamment ceux qui se voient de plus en plus exposés à la concurrence étrangère. Ce qui constitue, en effet, toujours de gros défis pour le commerce de détail, le tourisme d'achat et la vente en ligne.

Une nouvelle menace: le protectionnisme

Les perspectives positives sont troublées par la recrudescence des risques sur la scène internationale. Parmi ceux-ci, le ralentissement conjoncturel dans la zone euro, le protectionnisme commercial des Etats-Unis ainsi que la politique fiscale du nouveau gouvernement italien. En particulier, le protectionnisme du président américain Donald Trump représente pour le commerce extérieur – qui vient juste de se remettre du choc du franc – un risque à long terme.

Les Etats-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l'industrie suisse, après l'Allemagne, dont le secteur pharmaceutique est le principal exportateur avec une part de 54%.Comme, pour le moment, les mesures protectionnistes américaines se limitent à quelques secteurs et régions, les effets sur l'économie suisse sont encore marginaux. Mais si le conflit venait à s'envenimer – notamment en termes de droits de douane sur les automobiles européennes – la Suisse, comme économie très ouverte, en souffrirait indirectement.

Une banque centrale plus prudente

Tout cela a conduit la Banque centrale européenne (BCE) à adopter une attitude plus prudente et entraîné une légère appréciation du franc suisse face à l'euro. En conséquence, la Banque nationale suisse (BNS) devrait se montrer encore plus circonspecte ces prochains trimestres dans la normalisation de sa politique monétaire. Avant septembre 2019, UBS ne prévoit pas d'augmentation des taux d'intérêt en Suisse (de –0,75% à –0,50%), à condition toutefois que la BCE initie le mouvement. Avant 2020, il y a peu de chance que les taux de la BNS reviennent en territoire positif.

Alors que les analystes d’UBS prévoient une normalisation très prudente de la politique monétaire en Europe, ils s'attendent, courant deuxième semestre, à des hausses des taux directeurs américains. Celles-ci sont toutefois déjà intégrées dans les cours du marché. Aussi, les rendements de part et d'autre de l'Atlantique ne devraient que légèrement augmenter.

Prévisions UBS pour l'économie suisse

Sources: Seco, UBS

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