Zurich, 14 janvier 2025 – A l’automne 2024, le Chief Investment Office (CIO) d’UBS Global Wealth Management (UBS GWM) a interrogé environ 400 entreprises suisses sur leurs évaluations de l’évolution de l’économie et des taux de change. Selon les résultats, les entreprises interrogées s’attendent à ce que le taux de change EURCHF soit de 0,92 et le taux de change USDCHF de 0,85 à fin 2025.

Les participants au sondage estiment donc que le franc sera légèrement plus fort face à l’euro que les économistes d’UBS, qui voient le taux de change EURCHF à 0,93 dans douze mois. Le différentiel de taux d’intérêt de l’euro par rapport au franc devrait certes diminuer progressivement, mais une reprise de la croissance dans la zone euro pourrait donner un coup de pouce à la monnaie unique. Dans l’ensemble, le taux de change EURCHF devrait toutefois évoluer dans une fourchette étroite au cours de l’année 2025.

Les économistes prévoient un taux de change USDCHF à 0,88 dans douze mois. Le potentiel de baisse des taux plus important de la Réserve fédérale américaine (Fed) par rapport à la Banque nationale suisse (BNS) restera probablement le principal moteur du taux de change USDCHF. Toutefois, l’appréciation du franc devrait être nettement moins forte que ce qui était attendu avant la victoire électorale de Donald Trump.

« L’enquête montre également que les entreprises considèrent que Donald Trump en tant que président des Etats-Unis est plutôt positif pour le dollar américain », explique Meret Mügeli, économiste chez UBS. En effet, la prévision moyenne en matière de taux de change USDCHF pendant la période de l’enquête après l’élection a augmenté par rapport à la période précédant les élections (0,86 contre 0,84).

Qu’attendent les entreprises de l’économie en 2025 ?

Les entreprises interrogées sont plutôt prudentes quant à l’évolution de la conjoncture en Suisse en 2025. Près de la moitié d’entre elles s’attendent à une croissance économique inférieure à 1%. Les entreprises industrielles sont plus pessimistes que les prestataires de services, ce qui n’est guère surprenant compte tenu de la faiblesse de la demande étrangère.

Les entreprises estiment que la croissance économique sera plus faible que celle anticipée par les économistes d’UBS. Selon ces derniers, l’industrie suisse devrait bénéficier, en 2025, d’une légère reprise de l’économie européenne et d’une conjoncture mondiale solide. L’économie suisse devrait ainsi croître de 1,5% hors événements sportifs et revenir à la croissance tendancielle. Si l’accélération attendue dans la zone euro ne se concrétisait pas, la croissance économique suisse pourrait alors rester inférieure à la moyenne, préviennent cependant les économistes d’UBS.

Quels sont les risquent identifiés par les entreprises ?

En moyenne, les entreprises interrogées anticipent le taux directeur de la BNS en Suisse à 0,5% à fin 2025 (prévision du CIO d’UBS GWM : 0,25%). Pour la Banque centrale européenne et la Fed, les participants au sondage, tout comme les économistes d’UBS, prévoient de nouvelles baisses de taux au cours de l’année.

Les risques de change sont perçus de la même manière par 60% des entreprises cette année qu’en 2024. Elles considèrent les événements (géo)politiques comme le principal facteur de volatilité du marché. Il s’agit notamment de la politique économique du nouveau président américain Donald Trump, de la guerre en Ukraine ou des tensions au Proche-Orient. Le contexte économique ou la politique des banques centrales peuvent également entraîner de la volatilité, mais ils sont moins souvent cités.

« En particulier pour les entreprises qui opèrent à l'international, la stratégie de change est essentielle pour garantir la stabilité des coûts », explique Andy Kollegger, responsable Institutional & Multinational Banking.

Quelles sont les stratégies adoptées par les entreprises contre les risques ?

Dans un environnement marqué par la géopolitique et par les baisses des taux directeurs, 46% des entreprises interrogées ont déclaré couvrir leurs risques de change, contre 42% l’année précédente. Ainsi, davantage d’entreprises couvrent leurs risques de change que la moyenne des dernières années. Les entreprises orientées vers le commerce extérieur le font plus souvent que les entreprises axées sur le marché intérieur.

L’euro est la devise la plus souvent couverte. Pour les entreprises orientées vers le commerce extérieur, il s’agit de la devise la plus importante pour les ventes et les achats, devant le dollar américain et le franc suisse. Le taux de couverture moyen est de 59% et correspond ainsi à la moyenne des dernières années. « Grâce à une solution de couverture sur mesure pour les risques de change, les entreprises suisses peuvent se protéger activement contre les risques de marché tout en maintenant une flexibilité maximale », déclare Alain Conte, responsable Corporate & Real Estate Banking Switzerland.

A propos de l'enquête d’UBS sur les devises 2025

UBS a mené une enquête auprès des entreprises suisses sur le thème de la gestion des devises entre le 16 octobre et le 26 novembre 2024. Environ 400 entreprises ont participé à l'« enquête d’UBS sur les devises 2025 », dont 90% sont orientées vers le commerce extérieur. Jusqu'en 2024, l'enquête sur les devises était réalisée par le Credit Suisse.

UBS Switzerland AG

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Économiste en chef UBS Suisse
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Économiste, CIO d’UBS GWM
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