L’essentiel en bref

  • Près de la moitié des personnes interrogées dans le cadre du Baromètre des préoccupations UBS de cette année citent les questions de santé, et en particulier le montant des primes d’assurance-maladie, comme l’un des thèmes les plus préoccupants.
  • Parmi les causes de l’augmentation des coûts, on trouve l’évolution démographique, les progrès de la médecine avec les nouvelles possibilités de traitement et un recours important aux prestations.
  • Avec la réforme du financement uniforme des prestations de santé (EFAS), un ensemble complet de mesures a été adopté pour réduire les coûts dans le secteur de la santé.

Les coûts de la santé sont le thème dominant

Dans une année marquée par l’incertitude économique, les tensions géopolitiques et l’augmentation du coût de la vie, la principale préoccupation des Suisses reste la hausse des coûts de la santé. Ce sont surtout les primes de l’assurance maladie obligatoire qui sont à nouveau en tête des préoccupations de l'électorat. Elles sont ainsi citées par environ 45% des personnes interrogées comme l’un des cinq points problématiques les plus importants, loin devant les thèmes environnementaux, les coûts du logement ou les questions relatives à la planification de la retraite.

Ce résultat confirme une évolution qui s’est dessinée de plus en plus fortement au cours des dernières années. Derrière cela se cachent des augmentations continues des primes, une population vieillissante et une infrastructure de santé de plus en plus soumise à une pression sur les coûts. Les aspects médicaux, tels que les soins ou la qualité des traitements, sont au centre de l’attention, mais aussi les conséquences financières, qui se font de plus en plus sentir dans les ménages.

Prévoir au lieu de s’inquiéter: pour que la flexibilité financière soit préservée même à la retraite

La capacité à vivre longtemps (en anglais «longevity») est le résultat des progrès de la médecine, mais représente également des défis pour la planification financière sociale et personnelle. La Suisse fait partie des pays où l’espérance de vie est l’une des plus élevées au monde: les hommes y vivent en moyenne plus de 82 ans et les femmes plus de 85 ans. Lorsque nous atteignons cet âge, la question de la sécurité financière se pose également: Combien d’années puis-je vivre en bonne santé? Et comment faire face aux coûts qui en découlent?

L’allongement de l’espérance de vie entraîne également un allongement de la durée de recours aux services de santé et de soins. Dans ce contexte, les primes d’assurance maladie, la quote-part et les coûts de la santé deviennent un élément central d’une stratégie personnelle de vie et financière.

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Evolution des coûts de la santé: tendances et causes

Selon une prévision du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’EPF de Zurich, les dépenses de santé passeront d’environ 95 milliards de CHF en 2023 à probablement plus de 106 milliards de CHF en 2026. Cela correspond à une part des coûts de santé de plus de 12% du produit intérieur brut (PIB). Une bonne moitié des dépenses est imputable aux hôpitaux et aux institutions socio-médicales, environ un cinquième aux cabinets médicaux et dentaires. Ce mix de coûts montre l’importance structurelle des prestations stationnaires et ambulatoires.

Sur une période plus longue, il apparaît en outre que les coûts annuels de la santé par habitant ont augmenté d’environ 600 francs au cours des dix dernières années. Du côté du financement, cette évolution se répercute directement sur les primes. Alors que les assureurs avaient déjà signalé une nette croissance des coûts dans toutes les catégories de prestations pour 2025, les primes moyennes augmenteront à nouveau en 2026, probablement de 4,4% en moyenne.

Les causes de cette évolution des coûts sont multiples:

  • Le vieillissement de la population: avec l’âge, les besoins en prestations médicales, en soins et en prise en charge de longue durée augmentent, ce qui constitue un moteur structurel de l’augmentation des dépenses.
  • Une structure de financement avec une part privée élevée: en Suisse, les ménages privés supportent plus de 60% des coûts de la santé, soit directement, soit via les primes d’assurance.
  • Plus de prestations, plus de progrès: de nouveaux médicaments, procédures et technologies élargissent l’éventail des prestations fournies, ce qui entraîne également une augmentation des coûts.

Impact sur les ménageset catégories d’âge

En ce qui concerne les préoccupations relatives aux coûts de la santé, une chose est frappante: elles sont intergénérationnelles. Toutes les catégories d’âge considèrent que l’augmentation des primes d’assurance maladie et de soins en Suisse est la plus préoccupante. Certes, la pondération varie de quelques pour cent selon la catégorie d’âge, mais le thème de la santé reste la première préoccupation des Suisses avec plus de 40%.

L’augmentation des coûts de la santé ne touche pas tout le monde de la même manière, loin de là, mais elle pèse sur de nombreux ménages. Les familles à faibles revenus sont fortement touchées: elles dépensent en moyenne environ 14% de leur revenu pour les primes, soit nettement plus que les familles à revenus moyens ou élevés. La réduction individuelle des primes (RIP), dont bénéficie environ un quart de la population dans toute la Suisse et qui varie d’un canton à l’autre, apporte ici un soulagement. Pour de nombreuses familles et personnes seules, la charge des primes devient de plus en plus une sorte de «deuxième loyer» ou de «deuxième impôt». Si elle ne peut pas être payée en continu, des traitements sont reportés, ce qui pourrait mettre en péril non seulement les soins de santé individuels, mais aussi la prévention.

Les réformes politiques et leur impact

Des changements ont été apportés par la réforme pour le financement uniforme des prestations de santé (EFAS). Le 24 novembre 2024, les Suisses ont approuvé une modification de la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) visant à répartir différemment la responsabilité du financement des soins ambulatoires et stationnaires.

L’idée centrale de l’EFAS est une répartition uniforme du financement des prestations. Aujourd’hui, les caisses d’assurance maladie doivent prendre en charge 100% des coûts des traitements ambulatoires, tandis que les cantons participent aux prestations stationnaires. A l’avenir, les cantons devront cofinancer au moins 26,9% des coûts et les caisses au maximum 73,1%. La règle sera dorénavant: l’ambulatoire avant le stationnaire. Les partisans de cette réforme argumentent que cela permettrait de répartir les coûts de manière plus équitable, de stabiliser le financement et d’alléger la charge des personnes assurées.

Une mesure structurelle concerne la réforme tarifaire dans le domaine ambulatoire: le 30 avril 2025, le Conseil fédéral a approuvé le nouveau système global comprenant le TARDOC (prestations individuelles) et les forfaits ambulatoires; l’introduction est prévue pour le 1 janvier 2026. Ce changement est considéré comme une étape infrastructurelle importante pour la maîtrise des coûts et la modernisation dans le secteur ambulatoire. En effet: l’impact dépendra fortement de la manière dont les partenaires tarifaires, les cantons, les cabinets médicaux et les hôpitaux appliqueront la nouvelle structure.

En outre, depuis juillet 2024, un nouveau modèle de prix est en vigueur pour la remise de médicaments. En Suisse, la remise de médicaments pris en charge par l’assurance de base via la liste des spécialités (LS) est strictement réglementée, tant en matière de prix que de parts de distribution. De meilleures conditions de concurrence pour les génériques/biosimilaires devraient réduire les coûts des médicaments et alléger la charge des personnes assurées.

Conseils pour la planification de la prévoyance

Pour prendre de bonnes décisions en matière de santé, il faut être bien informé. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) met à disposition sur son site Internet des informations complètes sur l’assurance obligatoire des soins – parmi lesquelles l’obligation de s’assurer, les primes, la participation aux coûts et les droits des personnes assurées. Le calculateur de primes officiel de la Confédération permet de comparer toutes les primes en fonction du lieu de résidence, de l’âge, du modèle d’assurance et de la franchise.

Lors du choix de la franchise et du modèle, il faut bien garder à l’esprit la chose suivante: des franchises plus élevées entraînent des primes plus basses, mais aussi des charges plus élevées en cas de sinistre. La protection des consommateurs offre ici une orientation neutre. Pour les ménages dont le budget est plus serré, cela vaut la peine de s’intéresser à la réduction des primes. La Confédération et les cantons participent alors proportionnellement aux primes.

Autre étape importante: une planification financière personnelle de la prévoyance en évaluant les charges futures et en les intégrant dans la planification du budget et du patrimoine. Cela concerne la charge directe des primes, mais aussi les coûts éventuels dus à l’augmentation des quotes-parts, aux prestations partielles ou aux effets indirects tels qu’une moindre capacité d’épargne.

En tant que cliente ou client d’UBS, vous pouvez faire appel à nos expertes et experts en assurance et en prévoyance. Ils examineront votre situation financière globale et, lors d’un rendez-vous, intègreront la planification de vos dépenses dans une stratégie de prévoyance globale en tenant compte des coûts de la santé.