UBS Growth Talk #4 Entreprise et famille

Un lien étroit entre l’entreprise et la famille génère de nouveaux défis. Dans le cadre du quatrième UBS Growth Talk, Daniel Levy, associé de Regent Lighting, et Alexandre Bonvin, CEO d’Audacia Holding et de The Green Van Company, partagent leurs expériences dans la gestion des objectifs entrepreneuriaux et privés.

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Regent Lighting a débuté en 1908 avec la vente de lampes à pétrole et à gaz. Depuis la vente de la première lampe à gaz, le marché s’est transformé de fond en comble. Par conséquent, l’entreprise a dû apprendre à anticiper ces changements, mais aussi à y contribuer. Anticiper, parce qu’il vaut toujours mieux flairer les tendances précocement que de tenter de les suivre après coup. Contribuer, car une fois que les tendances et les nouveaux besoins ont été reconnus, l’offre correspondante doit être mise à disposition de manière proactive et anticipée. Cela vaut notamment pour les entreprises familiales de tradition comme Regent, dirigée en quatrième génération par la famille fondatrice.

Aujourd’hui, la société de Daniel Levy ne vend plus seulement des systèmes d’éclairage, mais également des concepts d’éclairage exhaustifs. Cela englobe aussi bien l’optimisation de l’éclairage dans les locaux professionnels que celui dans les vitrines, de même que l’utilisation de la lumière comme élément de style et de décoration dans des bâtiments emblématiques. «C’est en réinventant continuellement son entreprise qu’on peut connaître une croissance durable», en conclut Daniel Levy dans le cadre de l’UBS Growth Talk.

Alexandre Bonvin, lui aussi, mise sur la clairvoyance dans sa holding. «J’ai analysé les mégatendances pour définir les secteurs et les modèles commerciaux que je souhaitais accueillir dans ma holding. Ainsi, l’accent a été mis sur l’e-commerce, puisque ce marché est encore en croissance et que son potentiel est loin d’être épuisé. Par ailleurs, l’e-commerce présente de nombreuses interfaces avec le secteur du marketing numérique, qui me passionne également.»

Parallèlement, Alexandre Bonvin est cofondateur et copropriétaire de The Green Van Company, un food truck qui vend de la restauration rapide maison à base de produits régionaux. Ici aussi, il s’oriente sur une mégatendance: la durabilité. «De plus en plus de consommateurs privilégient les produits régionaux et sains. Notre offre est d’ores et déjà prête à combler les attentes de ce groupe cible en plein essor.»

«Les entrepreneurs sont particulièrement passionnés et engagés. Cette implication professionnelle est difficilement dissociable de la vie privée.» Telle est la réponse de Daniel Levy à la question de savoir comment il sépare sa vie privée de son quotidien professionnel. En d’autres termes: mettre sa passion en mode veille dès qu’on rentre à la maison, cela ne fonctionne pas pour lui. Alexandre Bonvin surenchérit: «Mes entreprises sont mes bébés. Bien entendu que nous en parlons à la table familiale. Ils font partie intégrante de la famille.» Par conséquent, les deux entrepreneurs estiment qu’il ne faut pas séparer artificiellement les loisirs et la famille du travail.

Daniel Levy souligne par ailleurs l’optique du futur. «En parlant de l’entreprise au sein de la famille, nous préparons accessoirement la génération suivante à la reprise de la société.» Pour Alexandre Bonvin, la vie privée et la vie professionnelle se confondent. En effet: «Bon nombre de mes collaborateurs sont également des amis. Voilà pourquoi cela n’a pas de sens pour moi de séparer les affaires et les loisirs.»

Dans les entreprises familiales, il n’est pas rare de pourvoir le poste de CEO par un membre de la famille propriétaire. Pourtant, il ne s’agit pas toujours d’un casting idéal. Alors, quelles sont les raisons qui incitent les propriétaires à solliciter un CEO externe?

«En ce qui nous concerne, l’entreprise ne cessait de grandir et devenait de plus en plus complexe. Les processus de production avaient évolué, la société avait étendu ses activités internationales et les commandes de matériel devaient être anticipées douze mois à l’avance. Nous en avons conclu qu’il serait judicieux de chercher un CEO en dehors de la famille, bénéficiant de l’expérience et des connaissances nécessaires», explique Alexandre Levy.

En misant sur un CEO externe, la société Regent a non seulement pu bénéficier d’un concentré de compétences, mais également d’un regard neuf sur la situation. «Un CEO externe perçoit l’entreprise familiale à travers autre œil et lui insuffle de nouvelles idées. C’est pour la même raison qu’il est également bénéfique de recruter les membres du conseil d’administration et du comité consultatif en dehors de la famille», résume-t-il.

L’enseignement: quand l’entreprise croît et se complexifie, il peut être pertinent de faire appel à des directeurs et des membres du conseil d’administration n’appartenant pas à la famille. De quoi semer de nouvelles graines de réflexion et de connaissances dans la société.